Interview : Hugo Yoshikawa

Sushi, wasabi, nems ou encore wafû steak : ces noms doivent vous dire quelque chose si vous avez déjà mangé dans un restaurant asiatique. Bon, peut-être pas le dernier en fait, c'était pour voir si vous suiviez.
Qui dit nourriture dit cuisine, et qui dit cuisine dit parfois livre de recettes ! Si les livres autour de la cuisine asiatique abondent, ceux réalisés uniquement avec ds dessins sont un peu moins nombreux. Et quand on a l'occasion de tomber sur Hugo Yoshikawa, le dessinateur du livre Gohan  : la cuisine japonaise, on en profite pour lui taper causette. Et essayer de voir s'il est bon cuistot aussi, mais ça c'était moins facile...





D'où te vient ce goût pour le dessin ?

A vrai dire, j suis un très grand lecteur de mangas. J'ai aussi lu beaucoup de BDs, ce qui m'a donné l'envie de me mettre à dessiner. Les œuvres que je réalisent s'adaptent aux commandes que l'on me fait, ce qui explique mon style assez hétéroclite, même si je préfère réaliser des scènes plus "urbaines".

Cet homme est sérieux. Très sérieux.
 Au niveau de ton expérience, tes études, tu peux nous en dire plus ?

J'ai grandi un peu partout dans le monde, avec notamment 4 ans de ma vie passés à New York et 5 à Tokyo. J'ai été au Camberwell College Of Arts au Royaume-Uni - l'équivalent des Beaux-Arts en France -.
Concernant ma carrière, je l'ai commencée - et continuée - dans l'illustration plus que dans la BD. Et maintenant, je vis à Londres.


Pour autant, j'aime beaucoup la Belgique, d'ailleurs j'y vivrai peut-être un jour, qui sait ! (rires)
Quand j'ai commencé le dessin, je voulais devenir assistant d'un mangaka, et puis une fois arrivé à Londres, je n'ai plus voulu repartir. Ce que j'apprécie le plus dans cette ville, c'est son côté cosmopolite, il y a vraiment de toutes les nationalités là-bas. On y retrouve aussi un dynamisme qui n'est pas présent dans d'autres grandes villes.


Concernant Gohan, comment s'est fait le projet ?

En fait, je connaissais déjà Daizo - le chef cuisinier qui a réalisé les recettes pour le livre - avant que tout ne commence, et on m'avait contacté pour proposer des idées de recettes tous les trois mois dans le magazine Wasabi. On a parlé de notre projet de livre de recettes en manga, l'éditeur a été emballé et tout s'est lancé par la suite.


Hugo et son ombre
qui s'incruste
Tu pourrais nous parler un peu du processus de création du livre ?

Le projet s'est fait par rapport à la vision qu'ont les français de la cuisine japonaise, qu'ils voient un peu comme une cuisine "alien" - au sens "étrangère" -. On faisait beaucoup de photos de référence, je demandais aussi pas mal d'explications à Daizo. Le but était de créer un livre facile à comprendre et accessible à tous. Parce que quand on vous parle dans d'autres livres de certains ingrédients ou sauces, ça ne vous parle pas, vu que ce ne sont pas des produits locaux. On a voulu faciliter la compréhension des gens à ce niveau.


Je saute du coq à l'âne et en reviens à tes travaux. Tu es franco-japonais, et tu te retrouves un peu entre les deux "rivaux" que sont le manga et la BD. Tu as une préférence pour l'un des deux médias ?

Pas vraiment, j'aime bien les différences qu'ils ont.
Les mangas, c'est un peu comme les séries télévisées. On utilise beaucoup de cliffhangers pour tenir le lecteur en haleine jusqu'au prochain livre, alors que je conçois plus la BD comme un long métrage.
J'ai l'impression que le manga se permet aussi plus de "pauses", où il ne se passe pas grand chose alors qu'a contrario, la BD comporte plus d'action.


Et au niveau des conventions, tu en as fait beaucoup ?

A vrai dire, c'est la première fois qu'on m'invite à ce genre d'événements ! (rires)


Aujourd'hui, le numérique prend une place de plus en plus important avec des plateformes comme Oktroprod ou Amilova.  Je pourrais avoir ton point de vue là dessus ?

Je trouve ça assez bien, ça permet à n'importe qui de se lancer sans risque financier. On publie, on met en ligne ce qu'on veut et les gens suivent ou non. Si ça ne marche pas, on aura perdu du temps mais pas d'argent.
La promotion est facilitée justement, avec l'utilisation ds réseaux sociaux par exemple. Par contre, l'expérience est totalement différente d'avec les supports physiques.

Mais dans l'ensemble, ça reste quelque chose de bien. Ce qui est bien c'est aussi les choses qu'on ne peut pas réaliser sur papiers, avec par exemple l'utilisation des gifs animés.

Et puis, même si je trouve plus sympathique d'avoir un livre entre les mains, la logique économique actuelle tend vers une multiplication des supports numériques.


Terminons sur ton avenir : quels sont tes projets à l'heure actuelle ?

Je travaille sur un second livre qui s'appelle "Sushi Gohan" et qui sortira début 2014. Il y aura une collaboration avec Daizo ainsi que d'autres cuisiniers pour celui ci.

Et je vais privilégier mes projets personnels avant tout cette année.



Un grand méga super merci à Hugo pour sa bonne humeur et sa barbe magique, n'hésitez pas à faire un petit tour sur son site et à lire son livre - voire même à l'acheter, si vous voulez impressionner votre petite amie -.

Et comme toujours, merci à Isabelle pour ses captures d'écran de la vie réelle pendant l'interview ! A la semaine prochaine pour la suite !

Crédits photos - Isabelle Z. Tous droits réservés.


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