Interview : Ryu Geum-Chul

Ryu geum-Chul




A l'occasion de la Japan Touch , BloGecko est allé rencontrer Ryu Geum-Chul, un manwhaga fraîchement débarqué de Corée. Edité chez Booken Manga, il est l'auteur de deux manwhas, Ares et Muryong. Et tout bon dessinateur qu'il est, il a accepté de répondre à toutes mes questions.




Pour commencer, parlez nous un peu de votre formation.

En fait, je n'ai jamais réussi à entrer dans une école de dessin. J'ai travaillé en tant qu'assistant de manwhaga durant ma jeunesse, période durant laquelle j'ai passé un concours pour une école de dessin. Malheureusement, j'ai raté ce concours, et j'ai ensuite dû effectuer mon année de service militaire obligatoire...
En sortant de l'armée, j'ai tenté à nouveau ce même concours, que j'ai encore raté ! (rires)
Ares est mon premier manwha, et j'ai réussi à trouver un éditeur pour le faire publier. J'ai eu beaucoup de chance !




Vos histoires s'ancrent dans le passé, et dans un monde similaire au nôtre. Pouvez vous nous expliquer ce choix ?

Avant tout, je souhaiterai éclaircir un point. L'histoire se déroule effectivement dans le passé, mais les personnages sont habillés de manière "contemporaine", et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'ai eu énormément de mal à trouver des sources fiables concernant les habits des époques qui m'intéressaient. Plutôt que d'avoir un résultat approximatif, j'ai préféré les habiller  la mode d'aujourd'hui, en y mettant ma touche personnelle. De plus, je pense qu'il est plus facile pour les jeunes lecteurs de s'identifier à leurs héros si ils peuvent leur ressembler.

Concernant le passé, j'avoue être un grand fan d'histoire (rires). Il était donc tout naturel pour moi de créer des histoires se passant à des périodes qui me plaisent !

Et vous, vous aimeriez être un héros ?

Qui n'en a pas envie ! Tous les enfants rêvent d'en devenir, mais je pense que beaucoup d'adultes ont gardé leurs rêves d'enfants, et c'est mon cas ! (rires)

Est ce que vous souhaiteriez vois vos manwhas adaptés en anime, voire même en films ?

Je pense que c'est le rêve de tout dessinateur ! Ca me ferait extrêmement plaisir, mais pour l'instant je suis déjà content que mes manwhas marchent bien.


Vous lisez beaucoup de BD, manwhas ou mangas ?

Oui, bien sûr ! Mais ce que je préfère, ce sont les écrits historiques. Comme je vous l'ai dit, je suis fan d'histoire, et le fait d'avoir L'histoire des Trois Royaumes durant ma scolarité -NdT : il s'agit d'un pilier de la littérature asiatique, et sa lecture est obligatoire à l'école- m'a donné goût à tout cela. C'est ma plus grande source d'inspiration.

Ares, tome 1


Et concernant les animes et les films ?

Il y a un réalisateur dont j'adore le travail, c'est Hayao Miyazaki. J'aime tous ses films, mais l'un de mes préférés restera Le château dans le ciel.


Revenons à vos manwhas. Comment avez vous réussi à vous exporter en France ?

J'ai encore eu beaucoup de chance ! (rires) En fait, je ne cherchais pas spécialement  m'exporter, mais des fans traduisaient mes manwhas et les mettaient sur internet -il s'agit du principe de scanlation, ou scantrad. Du coup, Booken Manga est tombé dessus, et il m'attendaient ! C'est un chance incroyable, je ne m'y attendais pas du tout !


Par rapport aux scantrads, comment voyez vous cela ? Est ce un bien ou un mal selon vous ?

Eh bien, je dirai qu'il y a 90 % de mal et 10 % de bien. Sans ce système, jamais je n'aurai pu arriver aussi vite et aussi facilement en France. Malheureusement, cela nuit en partie à l'industrie du dessin. En effet, les lecteurs de scantrads ne vont pas forcément acheter les manwhas, ce qui reste tout de même notre gagne-pain !


Pour finir, quels sont vos projets pour l'avenir ?

Mon plus gros projet concerne un manwha au format numérique, qui sera mis en ligne sur le site de Castelman. J'ai signé pour dessiner un tome, qui sera complet en août 2013 si tout va bien.
Le manwha se passera durant la guerre de Troie, et j'ai choisi de me centrer principalement sur Hector, qui est un personnage que j'apprécie beaucoup.



Je remercie une fois de plus l'association Asiexpo, sans qui cette interview n'aurait pas eu lieu. Merci aussi à Ryu Geum-Chul et à son interprète d'avoir pris un peu de leur temps pour répondre à nos questions.


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